Au Burkina Faso, les espaces pastoraux communautaires renferment les aires de pâture, les aires de repos et les couloirs de passage du bétail. Ils sont très diversifiés du point de vue de leur superficie. Des superficies qui varie entre 2 ha et 95’000 ha avec une moyenne de 2’662 ha. La superficie totale des soixante-dix-sept (77) sites recensés est de 159’741 ha.
Les autorités coutumières villageoises sont les principaux acteurs de la gouvernance et de la gestion des APAC et des aires protégées au Burkina Faso. Ils le sont directement dans la quasi-totalité des cas (bois sacrés) et indirectement au travers leur positionnement dans les postes de responsabilités au sein des structures formelles comme les comités villageois de gestion, les groupements villageois, les associations, les instances de la décentralisation.
Menaces
Toutefois, ces aires de conservation remarquables sont menacées par des formes de dégradation inhérentes à divers phénomènes tels que le changement climatique, l’accroissement démographique ou le développement de grands chantiers notamment les travaux de construction de routes, de barrages, d’installation de mines d’or, etc. Les pratiques non favorables à la conservation comme la carbonisation et l’agriculture extensive sur brûlis amplifient la gravité de la situation. L’absence de cadre juridique qui les protège spécifiquement constitue les expose à tous ces risques de plus en plus accrus de péjorations.
Recommandations
Les autorités et les systèmes locaux de gouvernance des APAC et des aires protégées qui ont permis leur préservation à travers les siècles demandent à être soutenus de façon appropriée afin qu’elles puissent toujours remplir leurs fonctions environnementales, sociales et économiques. A cet effet, quatre (4) recommandations majeures peuvent être tirées des analyses que font les populations :
1) le maintien de la reconnaissance des droits décisionnels des communautés sur leurs APAC et leurs aires protégées par la prise de textes juridiques et des pratiques conséquentes de la part des autorités gouvernementales, communales et d’entreprises privées ;
2) le soutien aux communautés afin qu’elles s’organisent de manière à être plus efficaces dans la défense de leurs APAC et de leurs aires protégées au niveau local et supra-local (régional, national…) ;
3) l’appui aux communautés pour la réalisation d’actions physiques qu’elles jugeraient pertinentes pour la protection et la valorisation de leurs APAC et de leurs aires protégées pour leur bien-être en même temps que pour la conservation de diversité biologique ;
4) le recensement et la documentation des APAC et des aires protégées du Burkina Faso.
Les forêts villageoises datent, pour la plupart d’entre elles, d’après 1992, année de lancement du mot d’ordre « 8000 villages, 8000 forêt ». Leur nombre n’a cessé de croître depuis lors. Elles sont gérées par des comités, des groupements ou des associations villageois dans un cadre de collaboration avec les services étatiques (ceux chargés de l’environnement surtout) et les collectivités décentralisées depuis l’avènement de celles-ci. Les quarante-trois (43) forêts villageoises identifiées et documentées représentent 2’710 ha soit 63,04 ha en moyenne. La documentation consiste en la collecte et l’analyse de données détaillées sur les forêts considérées.
L’un des domaines privilégiés de NATUDEV reste la conservation des aires protégées. Les actions de NATUDEV concernent les principales catégories d’aires protégées que possède le Burkina Faso à savoir les parcs nationaux, les réserves de faune, les concessions de chasse, les ranchs de gibier, les forêts classées.
NATUDEV contribue à la conservation des aires protégées à travers l’amélioration des relations entre les communautés riveraines et les administrations étatiques dans le sens d’une place accrue des populations dans les prises de décision, les actions de conservation et l’accès aux ressources naturelles et aux retombées découlant de leur exploitation.
Elle appuie des processus de négociation d’accords (formels et informels) de collaboration entre ces acteurs (signatures de conventions de partage des responsabilités et des retombées, de reconnaissance de droits d’usage), de transfert de compétences au profit des collectivités et des villages, des sessions de sensibilisation et de formations en faveur des aires protégées et des communautés (connaissance des législations, des préoccupations des différentes parties, etc).
NATUDEV est active dans le domaine de la conservation des aires protégées. Elle est convaincue que la conservation des aires protégées ne peut se faire sans la participation des communautés à la base. C’est pour ce faire qu’elle a mis l’accent sur le développement des compétences des population riveraines. NATUDEV les aide à se constituer en organisations localement et légalement reconnues, initie avec elles des formations, des visites d’échanges et les assiste techniquement dans la réalisation de leurs activités. A titre d’exemple, elle a contribué, avec ses partenaires, à améliorer les capacités des acteurs municipaux et villageois des communes de Pô et de Guiaro pour un rôle accru dans la gouvernance et la gestion du complexe PONASI au travers d’un ensemble cohérent d’activités, à savoir :
*Assemblées générales des villages limitrophes du corridor de migration de la faune entre le Parc National de Pô et le Ranch de Gibier de Nazinga au sein du complexe d’aires protégées Pô-Nazinga-Sissili (PONASI) dans la Région du Centre-Sud du Burkina Faso (Province du Nahouri)
*Tenue de sessions communales de Guiaro et de Pô sur la reconnaissance juridique dudit corridor
*Constitution d’associations villageoises et d’une association intervillageoise de gestion dudit corridor dans son pourtour
*Constitution d’un Cadre de concertation intercommunal Guiaro-Pô (CCI-GP) pour la gouvernance dudit corridor
*Tenue de sessions du CCI-GP
*Inventaire floristique et faunique du corridor 1 du PONASI
*Dix mémoires de master sur ledit corridor et sa périphérie (en sociologie, géographie, agronomie, biologie végétale, économie)
*Un mémoire d’inspecteur des Eaux et Forêts sur ledit corridor
*Un Plan d’aménagement et de gestion participatif assorti d’une Notice d’impact environnemental et social (PAGEP/NIES) dudit corridor (rédaction en cours au 01/07/2020)
*Reprofilage de la piste périmétrale dudit corridor
*Fixation de panneaux indicatifs et de sensibilisation autour dudit corridor
NATUDEV vous souhaite la bienvenue sur son site internet !
Il est créé pour servir avant tout d’espace d’expression pour NATUDEV et ses partenaires, parmi ceux-ci, les populations locales en premier lieu.
Il ambitionne aussi de donner davantage envie à ses utilisateurs et visiteurs de prendre part à cette œuvre de très grande importance qu’est la conservation de la nature.
A ce titre, le site est pour nous un moyen d’interpellation de tous, en rappelant de façon illustrée l’urgence à agir face à la péjoration de la biodiversité mais surtout en montrant, par les actions concrètes de populations avec nos modestes soutiens, qu’au village encore de nos jours, on peut vivre des ressources naturelles sans les détruire de manière irréversible.
NATUDEV partage avec les communautés rurales burkinabè la vision selon laquelle conserver c’est protéger et aménager tout en utilisant de manière durable sans exclusion des populations locales.
Le problème du croît démographique et des changements climatiques ne devrait pas faire oublier le fait que, dans un contexte comme celui du Burkina Faso, ce sont les manières dont les arbres, les terres, la paille, la faune, les eaux sont utilisées qui font disparaître nos brousses, tarirent les points d’eau, raréfier nos pâturages.
L’engagement des acteurs locaux à conserver dépend aussi de la place plus ou moins forte qu’ils tiennent dans le partage des droits d’utilisation des ressources et des avantages y associés.
L’emploi des pesticides de synthèse dans l’agriculture a des formes qui érodent les sols et contraignent au recours à des engrais industriels onéreux et inadaptés ; ces pollutions tuent les poissons des mares et les abeilles des champs et des ruches, nuisent à la santé du bétail, celle de l’homme n’étant guère épargnée.
Un lien évident existe entre cette dégradation très préoccupante des terroirs villageois et visible à l’œil nu d’un côté et, de l’autre, l’émigration de nombreux jeunes, les vices et désœuvrement de ceux qui restent auprès des parents, les tensions à l’intérieur des familles, la pauvreté, l’ignorance par non accès à la scolarisation et à la formation.
Les pratiques non durables étant du fait de l’homme, leur abandon véritable passe par le changement de l’homme lui-même, sa manière de voir et de penser son environnement, son économie, sa fierté, son intérêt, en un mot, sa société d’aujourd’hui et demain.
NATUDEV est née parce qu’un groupe de burkinabè s’est senti interpellé autant par les possibilités qu’offrent les richesses de la nature pour un mieux vivre des populations rurales que par la déperdition de ces ressources indispensables pour l’alimentation, la santé, l’artisanat, l’habitation, la cohésions sociale, l’éducation et le partage des savoirs, les revenus, l’emploi, etc.
Nous vous invitons à visiter notre site pour connaître de quelle manière nous œuvrons aux côtés de communautés villageoises, de collectivités décentralisées, d’organismes gouvernementaux et de privés pour une utilisation des potentialités naturelles locales dans la perspective d’un développement social et économique soucieux du long terme.
Cette expérience exaltante et hautement noble, des partenaires ont bien voulu la partager avec nous. C’est ainsi que nous devons nos résultats à la contribution inestimable des ONG française Man and Nature et belge ULB-Coopération, du Consortium mondial APAC, du Programme Microfinancement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM), de l’Union International pour la Conservation (UICN), de l’UICN-Comité français à travers son Programme Petites Initiatives (PPI). L’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou et l’Université Libre de Bruxelles (ULB) sont nos premiers partenaires scientifiques.
Vous trouverez dans le site une présentation de NATUDEV (membres, équipe technique, fonctionnement, principes d’action, domaines et zones d’intervention, principales réalisations), un contenu détaillé de chaque domaine d’intervention et de l’information à jour sur les activités y afférentes, une page dédiée à nos partenaires avec un lien vers leur propre site internet, notre adresse complète.
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NATUDEV, Pour le bien de l’homme et de l’environnement !