Sans arbres, pas d’abeilles, et la vie de l’homme sera compromise, foi d’Abdoul Razack BOULIOU

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NATUDEV a réalisé un entretien avec un de ses apiculteurs partenaires en la personne de Abdoul Razack BOULIOU, du village de Tiakané (commune de Pô) dans la province du Nahouri. C’est un apiculteur satisfait de son activité et surtout de l’accompagnement de NATUDEV que nous avons rencontré. Au menu de cet entretien: les avantages de l’apiculture, les actions de conservation de ressources naturelles qui en découlent, etc. Lisons plutôt!

NATUDEV: pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à pratiquer l’apiculture ?

Abdoul Razack BOULIOU (A.R.B.): l’Apiculture contribue à l’amélioration de notre condition de vie.  Ça nous aide beaucoup parce que nous utilisons l’argent de vente du miel pour beaucoup de choses dans la famille, surtout la scolarité et l’habillement des enfants. L’apiculture nous aide aussi dans nos travaux champêtres, car elle nous permet d’acquérir les intrants agricoles grâce à ses revenus. Ainsi, elle a un impact positif sur le rendement de la production céréalière.

 L’apiculture nous a habitué aussi à manger du miel dans la famille. Avec la disparition des arbres, la production du miel a beaucoup baissé. Donc ça fait qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont plus l’habitude de manger du miel. Mais nous qui  faisons du miel, nous avons toujours la chance de pouvoir disposer du miel à la maison. Ce qui est très bien pour notre bien-être et notre santé.

NATUDEV: avez-vous déjà bénéficié de l’appui de NATUDEV dans le cadre de votre activité d’apiculteur?

Abdoul Razack BOULIOU a livré son miel

 A.R.B.: j’ai bénéficié beaucoup de l’appui de NATUDEV surtout en termes de formation, d’équipement en ruches et accessoires et le soutien dans la recherche de débouchés pour l’écoulement de ma production.

NATUDEV: comment appréciez-vous la qualité de votre collaboration avec NATUDEV ?

A.R.B.: je l’apprécie beaucoup. Parce que c’est une structure qui nous accompagne aussi sur le plan du suivi technique de nos ruchers. NATUDEV nous assiste. C’est ce qui nous fait progresser dans l’apiculture. Présentement, on ne craint plus parce qu’avant on produisait le miel mais on n’avait pas de marché.  Maintenant le marché est assuré. Si on produit le miel, nous pouvons écouler à travers la plateforme de vente mise en place par NATUDEV pour nous.  Et aussi, ils sont avec nous à chaque fois que nous avons besoin d’eux. Ce qui nous permet de toujours dire nos problèmes. Il y a beaucoup de choses que nous faisons ensemble.

NATUDEV: est-ce que vous rencontrez des difficultés dans l’activité ?

A.R.B.: dans toute activité, les difficultés ne manquent pas. Il y a des difficultés d’ordre naturel. Il y a par exemple des années où il n’y a pas assez de fleurs à cause des vents ou des pluies orageux qui font que nous perdons de la production. Avant, comme je le soulignais, nous étions confrontés au problème d’écoulement. Mais avec NATUDEV le marché est maintenant assuré. C’est vrai que nous sommes en train de faire des progrès dans la production, mais nous restons toujours confrontés au problème de ressources qui fait que nous n’arrivons toujours pas à faire de grandes quantités de production de miel.

La livraison de miel d’Abdou RAzack BOULION conditionné pour la vente

NATUDEV: Pensez-vous que l’apiculture contribue à la conservation des ressources naturelles ?

A.R.B.: L’apiculture permet de protéger la nature parce que nous savons que c’est avec les fleurs des arbres que les abeilles font le miel. Pour poser les ruches, il faut un endroit avec beaucoup d’arbres. C’est pour cette raison que les apiculteurs contribuent à protéger les arbres et les brousses.

NATUDEV: Quelles sont les actions que vous menez pour participer à la protection des brousses ?

A.R.B.: Nous veillons à éviter les feux de brousse puisque c’est la première cause qui peut vraiment nuire à la production du miel. Quand il y a des feux de brousse, nous intervenons très rapidement pour éteindre. Pendant l’hivernage, nous faisons des reboisements de certaines espèces. Nous luttons également contre la divagation des animaux. Quand on laisse les animaux, ils peuvent non seulement casser les arbres mais aussi détruire les ruches ou occasionner d’autres problèmes puisqu’en renversant les ruches les abeilles et peuvent agresser les gens ou les animaux. Il y a aussi la coupe abusive du bois. Là où il y a des ruches, si on laisse les gens couper les arbres, cela n’est pas bon pour la production du miel. Car ce sont les arbres qui donnent des fleurs pour le miel. Nous menons chaque fois des actions de sensibilisation pour que les gens comprennent le rôle et l’importance de l’abeille pour la vie humaine. Nous parlons de ça tout temps dans notre coopérative d’apiculteurs que nous venons de créer.

NATUDEV: Quel est votre appel à l’endroit de la population concernant l’apiculture ou la protection de la nature ?

A.R.B.: Nous sommes présentement tous témoins que les abeilles sont en voie de disparition. Avant, quand on sort seulement à un kilomètre du village on trouve des arbres abritant des abeilles, du miel. Présentement, il n’y en a plus. Nous assistons à la disparition de la brousse. Il n’y a plus d’arbres comme avant. Ce n’est pas à moi de le dire nous sommes tous témoins de la diminution des arbres et des abeilles. Mon appel est que: s’il n’y a pas d’arbres, il n’y aura pas d’abeilles et la vie de l’homme sera quasi impossible.

Interview réalisée par Ibrahima TRAORE, Chargé de Communication à NATUDEV