Categorie : APAC
A l’initiative du consortium APAC en collaboration avec l’association Nature et développement (NATUDEV), il s’est ouvert, ce mardi 16 novembre 2021 à Ouagadougou, la première assemblée sous-régionale de l’Afrique de l’Ouest des Aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC-Territoires de vie) Elle s’est tenue avec le soutien financier du Programme de Micro-Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM) et Natural Justice.
Du 16 au 19 novembre 2021, des participants venus du Sénégal, de la Gambie, de la France, du Ghana, du Mali, de la Guinée, du Bénin, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Togo et du Burkina Faso auront pour tâches de « partager leurs succès, leurs ambitions, prendre des résolutions et s’accorder sur ce qu’ils pensent être les meilleures politiques et actions à mener » pour la défense et la conservation des APAC dans la sous-région.
Une sortie terrain, dans la province du Boulkiemdé, marquera, comme le dit le président de l’association Nature et développement (NATUDEV) et coordonnateur régional pour le Sahel du consortium mondial APAC, Alexis Kaboré, une pause dans les travaux en salle et contribuera sans doute à inspirer les réflexions.
Selon le président de l’Association nationale des APAC-territoires de vie au Burkina Faso (ASAPAC-BF), Issaka Yamba, et son prédécesseur, la préoccupation majeure des communautés locales est la reconnaissance juridique des APAC.
Cette reconnaissance souhaitée, consisterait en l’adoption de textes juridiques appropriés qui constateraient l’existence des APAC et reconnaîtraient les trois piliers essentiels qui font d’un site socio-naturel une APAC : l’existence d’un lien fort entre le site et les membres de la (ou des) communauté (s) à qui il appartient ; une gouvernance et une gestion du site par la ou les populations directement concernée (s) ; et un effet de conservation de la biodiversité et de bien-être de la ou des communauté (s) locale (s). Il a également souhaité que le ministère de l’environnement invite ses services déconcentrés à soutenir au quotidien les communautés à la base.
Thomas Yampa, Directeur de cabinet, représentant le ministre de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique, a fait savoir que l’approche des APAC par les communautés est très essentielle pour le gouvernement et son ministère.
« L’approche des APAC par les communautés est très essentielle pour le gouvernement et notre ministère en ce qu’elle nous permet d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés au niveau national et international dans le sens de la conservation de la biodiversité », a-t-il indiqué.
Egalement, se basant sur les conventions internationales, il fait remarquer que les 14% du territoire national, constitués en aires classées, ne sont pas suffisants. « On devrait tendre vers un tiers de notre territoire national, c‘est-à-dire 30% », a-t-il dit.
Et de faire savoir les attentes du ministère au sortir de cette assemblée sous-régionale. « Nous attendons des participants, qu’il y ait des propositions dans le sens de la conservation et même de la reconnaissance juridique de ces territoires sous forme des espaces classés pour les communautés », a-t-il confié.
Pour lui, « on ne peut pas prendre tout le territoire pour des exploitations économiques. Il faut qu’on conserve une partie pour soutenir la résilience face au climat, à la biodiversité dont nous dépendons », a-t-il expliqué.
Pour rappel, les Aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC-Territoires de vie) sont une nouvelle approche internationalement reconnue pour sa pertinence dans la conservation de la biodiversité et l’amélioration des conditions d’existence des populations par la valorisation durable de leurs patrimoines naturels.
Au Burkina Faso, les APAC-Territoires de vie correspondent aux sites naturels conservés par les communautés villageoises tels que les forêts et les points d’eau sacrés, les forêts villageoises, les aires et mares pastorales, les Zones villageoises d’intérêt cynégétique (Zovic).
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24 en collaboration avec le service de Communication NATUDEV