Zones villageoises d’intérêt cynégétique (ZOVIC) : une expérience originale de conservation communautaire de la faune

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Categorie : APAC

Aux termes de la Loi N°003-2011/AN du 05 avril 2011 portant code forestier au Burkina Faso, « Une zone villageoise d’intérêt cynégétique est une partie du terroir d’une communauté de base, affectée par elle à l’exploitation des ressources cynégétiques. Sa création est proposée par un procès-verbal de réunion de l’organe villageois compétent et confirmée par arrêté de l’autorité locale compétente. » (Article 103).

« La gestion des zones villageoises d’intérêt cynégétique peut être assurée par des associations ou groupements villageois ou toute autre structure juridique dotée de la personnalité morale… » (Article 104).
« Les activités autorisées dans les zones villageoises d’intérêt cynégétique sont déterminées par la communauté de base avec l’assistance des services techniques locaux chargés de la faune » (Article 105).

Trois régions de concentration: Est, Centre-Sud et Centre-Ouest

Le Burkina Faso compte soixante-huit (68) Zovic réparties sur trois (3) régions : régions de l’Est, du Centre-Sud et de Centre-Ouest. La Région de l’Est en concentre la grande majorité avec cinquante-huit (58) Zovic contre dix (10) pour les régions du Centre-Sud et du Centre-Ouest. Les Zovic de l’Est couvrent 38.346 ha et celles du Centre-Sud/Centre-Ouest, 21.580 ha, soit 58’926 ha pour l’ensemble des Zovic du pays. La plus petite Zovic a 14 ha et la plus grande, 8789 ha.

Les Zovic sont, pour l’essentiel d’entre elles, constituées en bordure des aires de faune classées, celles du complexe de parcs nationaux WAP (W-Arly-Pendjari) pour les Zovic de l’Est et celles du complexe de réserves fauniques PONASI (Pô-Nazinga-Sissili) pour les Zovic du Centre-Sud et du Centre-Ouest.

Des sites aux usages multiples

Bien au-delà de leur intérêt cynégétique, les zones villageoises d’intérêt cynégétique sont des zones d’usage multiple des ressources naturelles pour les populations locales. Elles font partie des derniers réservoirs sécurisés de flore et de faune dans les villages qui en ont créé.

Les Zovic procurent de la faune, des produits forestiers non ligneux (fruits sauvages, des plantes médicinales, fourrage), du poisson, des matériaux pour l’artisanat (fibres, bois, feuilles, paille), les constructions (toiture, poutre, huttes, hangars, etc).

Les revenus directs générés par la petite chasse et l’exploitation des divers autres produits contribuent au financement de réalisations communautaires (infrastructures, évènements, etc) et au pouvoir d’achat des acteurs locaux. Certaines Zovic abritent des sites sacrés auxquels sont attachées les populations concernées.